Avec les premières scènes de l'épisode trois de La Chronique de Bridgerton, l'alchimie entre les deux rôles principaux, Daphne Bridgerton et Simon Basset, est passée d'un frémissement à ébullition, avec la titillation de ce qui va arriver à ces deux tourtereaux involontaires en plein essor. Et n'oublions pas cette conversation au milieu de la promenade où Simon instruit la jeune Daphne sur les voies du plaisir de soi ; fait-il chaud ici ou est-ce juste nous ?
La Chronique de Bridgerton suit Daphne (Phoebe Dynevor), la fille aînée de la famille aristocratique Bridgerton, alors qu'elle débute sur le marché matrimonial de Londres. Dans sa recherche d'un homme qu'elle pourrait à la fois aimer et aider à perpétuer l'héritage familiale, Simon, le mystérieux Duc de Hastings qui revient à Londres avec beaucoup de fanfare sociale mais jure qu'il ne se mariera pas, l'aide dans cet effort grâce à une ruse élaborée.
Le reste de la première saison de La Chronique de Bridgerton, le drame sur la Régence anglaise de Shondaland maintenant en streaming sur Netflix et basé sur les livres de Julia Quinn et dirigé par Chris Van Dusen, se déroule comme autant de grandes histoires d'amour : avec une angoisse tortueuse et une mauvaise communication, des doutes et des réconciliations et une fusion éventuelle des esprits...et des cœurs. Et les stars de La Chronique de Bridgerton, Phoebe Dynevor et Regé-Jean Page semblent s'être délectées des arcs narratifs de leurs personnages ; leur zèle sans réserve est contagieux lorsque nous parlons de dépeindre des personnes qui vivent une si grande histoire d'amour.
"Il y a cette belle honnêteté au cœur de leur relation.", déclare Page, qui est passé de la télévision britannique à la télévision américaine en tant que Chicken George dans le remake de Roots de History Channel et puis à jouer dans la série de ABC et de Shondaland, For the People. "[Cette honnêteté] est une chose pleine d'espoir à trouver dans une histoire d'amour, car essentiellement ces deux personnages sont les premiers à s'appeler pour leurs conneries. Je pense qu'ils rencontrent quelqu'un qui assez important pour leur tenir tête et ils aiment ce défi."
C'est vrai ; ni Simon ni Daphne n'allaient sortir de leur faux-semblants de romance indemnes, mais c'est le voyage que nous suivons et les hauts et les bas qui nous gardent accro.
"Simon est l'antithèse de toutes les valeurs de Daphne.", déclare Dynevor, qui joue à la télévision britannique depuis l'âge de 14 ans et qui a fait ses débuts aux États-Unis avec un rôle récurrent dans la série de Darren Star Younger. "Simon se rebelle contre ça, ce qui permet à Daphne d'être complètement elle-même autour de lui et de passer sa garde, ce qui permet une connexion qui est réelle."
Quant à diriger une série avec un public de millions de personne déjà, Dynevor ressent un peu de pression supplémentaire. Elle était dans des positions similaire avant lorsqu'elle a regardé une adaptation d'un roman qu'elle aimait et dont elle a été déçu par la résultat.
"Vous voulez vraiment qu'ils aiment le personnage dont vous avez donner vie pour eux., dit-elle. "Vous espérez qu'ils aiment ce que vous avez fait avec leurs personnages, que vous serez en mesure de livrer."
J'espère que vous avez attaqué et êtes sur la bonne voir pour l'histoire d'amour que porte La Chronique des Bridgerton parce qu'il y a quelques spoilers ci-dessous alors que nous discutions avec Dynevor et Page à propos du regard féminin, de hauts et des bas (mais surtout des hauts) de travailler tant d'heures avec une seule personne et le secret de la connexion entre Daphne et Simon. La morale de l'histoire ? Trouvez quelqu'un qui vous plonge comme Simon l'a fait avec Daphne. (Ou la façon dont il lèche sa cuillère, d'ailleurs...)
Valentina Valentini : On m'a dit que la première scène que vous avez tourné était une scène d'amour intense. Et me voici, ironiquement, à partir du même endroit pour notre entretien ; pardonnez-moi !
Regé-Jean Page : Je pense que c'est un bon endroit pour commencer, en fait. [Cette scène] est une grande partie de la série. C'est également dans la bibliothèque, donc c'est à la fois littéraire et attentionné ; tout ce que vous attendez de vos histoires d'amour.
VV : Surtout basé sur un roman d'amour.
RJP : Exactement Je veux dire que Phoebe est littéralement sur un piédestal à ce stade.
VV : N'est-ce pas intense ou intimidant en tant qu'acteur de commencer à un moment aussi intime comme ça ?
Phoebe Dynevor : Regé et moi avons eu tellement de temps avant le tournage pour apprendre à nous connaître. Nos répétitions avec Jan Murphy, notre chorégraphe de danse, ont été très utiles car nous avions déjà joué un peu avec cette intimité. Je me souviens peut-être mal de cela, mais j'ai l'impression que nous étions assez à l'aise l'un avec l'autre à ce moment-là.
RJP : (rire) Oui, tu t'en souviens bien. Nous sommes tous les deux arrivés au travail en nous sentant bien, c'est ce que nous allons faire pendant un certain temps, et nous nous sommes donc lancés directement. Parfois, c'est plus facile de commencer dans un endroit un peu plus exigeant, car alors tout va bien se passer à partir de là. Comme Phoebe le dit, nous avions eu une tonne de répétition de danse, et c'est là que vous faites beaucoup de travail intime sur les personnages. Dans cette société, les moments sur la piste de danse sont ceux où vous êtes autorisé à flirter, à explorer ce que cette relation est la plus intense ; lorsque vous bougez ensemble. Ainsi, les scènes de sexe ressemblaient presque à une version plus intense de cela.
VV : Ce n'est pas juste une histoire d'amour sur deux personnes tombant amoureux. Je pense qu’il y a aussi beaucoup à dire sur l'amour-propre.
PD : Le voyage de Daphne est essentiellement comme un voyage sur l'amour propre et du passage à l'âge adulte. Elle vit à une époque où elle n'a pas le luxe de se trouver elle-même ; elle a été une enfant et puis elle est directement propulsé sur le marché du mariage pour rencontre un homme. Une partie de ce voyage est aidée par sa relation avec Simon, même en dépit de la romance, car il ne fait pas partie de sa famille et n'a pas d'arrière-pensée avec elle. C'est quelque chose qu'elle n'a jamais expérimenté auparavant. Oui, elle a l'homme et c'est une histoire d'amour pour elle, mais la saison se termine non seulement par al recherche d'un homme, mais aussi par la découverte d'elle-me^me et la connaissance de qui elle est en tant que femme et de son pouvoir sexuel.
RJP : Je pense que les hommes s'excluent souvent de ce type de récits, mais c'est aussi une histoire de passage à l'adulte pour Simon, il ne pense tout simplement pas que ce soit le cas. Il pense qu'il a atteint sa majorité il y a longtemps, qu'il est un homme mûr et pleinement accompli parce qu'il sait comme dominer. Mais c'est vrai, il a besoin d'apprendre que pour pouvoir avoir quelque chose à offrir à une femme aussi important que Daphne l'est déjà au début, peu importe qui elle devint à la fin, il doit trouver comment s'aimer lui-même et ensuite, à son tour, être capable d'offrir quelque chose de valeur réelle quand il l'aime. Il n'a absolument aucune idée de comment faire au début, malgré le fait qu'il pense être un article fini. Je pense qu'il y a quelque chose de vraiment cool dans la façon dont nous examinons l'anti-héros masculin, ce qui est attrayant à ce sujet et ce qui est en fait profondément peu attrayant, mais qui doit être exploré avant de devenir attrayant, avant de devenir un héros dans l'histoire. De quoi Simon a-t-il besoin pour se décomposer avant de devenir un adulte aussi mature qu'il pense l'être ? il faut du temps pour y arriver.
PD : J'espère vraiment que cela ne te dérange pas que je parle en ton nom, Regé, mais quand je l'ai regardé à nouveau, c'était tellement intéressant de réaliser que Simon est cet archétype mélancolique qui est si sexy pour les femmes. Nous aimons ce caractère mystérieux, cette sensualité, mais derrière cela, il y a quelque chose d'assez dangereux : la raison pour laquelle il est comme ça est parce qu'il ne se connaît pas en fait.
RJP : Absolument. C'est cette découverte que ce n'est pas l'obscurité et les failles qui sont sexy. C'est le fait que Simon est extrêmement intelligent et généreux, il n'a tout simplement pas idée de comment y accéder. Il se cache derrière ce nuage de force et de stabilité, qui est complètement forcé. Est-il capable de construire des blocs solides d'humanité et de générosité et d'amour tout en brisant cette fausse force pour trouver ce qui est réellement attrayant sous tout cela ? Là, vous trouvez la vraie force.
VV : Se donner du plaisir a été bien documenté pour les hommes et les adolescents au cinéma et à la télévision, mais pour les femmes, et en particulier les jeunes, nous commençons tout juste à le voir davantage à l'écran. Et je pense que La Chronique des Bridgerton fait un excellent travail pour l'évoquer sans être trop maladroit. Que pensez-vous, tous les deux, de cette petite, mais importante, partie de l'histoire ?
PD : C'était tellement essentiel pour l'arc narratif de Daphne, à son voyage et à la façon dont je la comprenais en tant que personnage. Au début, Daphne est inhibée sexuellement. Dans ce monde, beaucoup de femmes ont probablement vécu leur vie très inhibée sexuellement parce qu'elle savaient que seulement les hommes avaient du plaisir. Le fait que Daphne soit capable de rencontrer quelqu'un qui l'aide à lui apprendre sur elle-même et lui donne l'espace de se découvrir de cette façon, elle a de la chance. C'était une histoire vraiment importante pour moi. Il s'agit de donner au public un regard féminin. Comme lors de cette scène de boxe, où Daphne regarde le match avec le Prince alors que Simon se bat. Je ne l'ai pas réalisé à l'époque, mais en la regardant de nouveau, je vois à quel point cette scène est si importante. Il y a une femme qui découvre vraiment sa sexualité à ce moment-là, en regardant cet homme contracter ses muscles. Quand je grandissait, ce n'était que l'inverse : la femme sortant du lit nue et on voyait ses fesses et il y a l'homme dans le lit avec ses mains jointes derrière la tête alors que la femme laisse tomber sa robe. Cette fois, c'est Daphne qui est dans le lit et qui le regarde.
RJP : C'est un thème majeur de la série et je pense que c'est un message sur lequel davantage d'homme doivent s'adonner : que la sexualité des femmes n'est pas redevable aux caprices de l'homme dans la relation. Si les hommes n'interviennent pas et ne traitent pas cela comme une collaboration, alors [les femmes] sont parfaitement capables de le faire elles-mêmes sans eux. Je pense que ce sont toutes des choses positives que nous devons explorer.
VV : La mignonne rencontre entre Simon et Daphne est un tel classique : se cogner littéralement. Avez-vous eu de mignonnes rencontres dans votre propres vie dont vous pouvez nous parler ?
PD : Je ne sais vraiment pas ce qu'est une mignonne rencontre. (rire) Est-ce une terme américain ?
RJP : C'est un peu comme la comédie romantique quand ils se rencontrent et c'est mignon.
VV : Oui, c'est essentiellement ça. Un bon exemple est Coup de foudre à Notting Hill quand Julia Roberts et Hugh Grant se promènent dans un coin de rue et qu'il renverse du jus d'orange sur elle.
PD : Je ne sais pas quelle est l'antithèse de la mignonne rencontre ; une moche rencontre ? ; mais toutes les miennes ont été des moches rencontres. J'adorerais une mignonne rencontre cependant !
VV : J'adore que nous ayons inventé un nouveau terme. (rire) Regé, une mignonne rencontre ou une moche rencontre à nous raconter de ta part ?
RJP : Je vais devoir invoquer le 5e amendement[1] sur mes nombreuses moches rencontres. La joie de devenir acteur et de vivre dans un pays imaginaire est que vous êtes aussi charmant que vous le souhaiterez l'être dans la vraie vie. Ce n'a jamais fonctionné avec moi ; ma bouche dit la mauvaise choses, mes mains renversent toutes les boissons, c'est à 100% des moches rencontres tout du long.
VV : Ok, bon retournons à Daphne et Simon alors ! Pensez-vous qu'il y a un moment précis où ils tombent amoureux l'un de l'autre ? Cependant, ces moments sont probablement différents pour chacun.
PD : Je pense que pour Daphne, il y a tellement de moments. Le premier moment est probablement à la fin de l'épisode 1 quand ils dansent. Mais je pense qu'elle est tellement déterminée que ce ne soit pas réel qu'elle retient cela le plus possible. Je suppose que le moment le plus évident serait dans la galerie, quand ils regardent le tableau préféré de la mère de Simon.
RJP : Avec Simon, c'est peut-être ce bal ; je ne me souviens plus lequel ; où ils agissent comme des enfants puérils. Il y a un moment où il se rend compte qu'il s'agit d'une personne avec laquelle il peut, parce accident, être ouvert, honnête et vulnérable. Je ne pense pas que Simon est vulnérable, et c'est le centre de tout ce démontage de l'archétype de l'homme profond, sombre, mystérieux et brisé qui est incomplet sans vulnérabilité. Quand il est avec Daphne, c'est le seul endroit où il se trouve en train de devenir vulnérable par erreur, ce qui explique en partie pourquoi je pense qu'il s'oppose à cela. Je pense qu'il tombe accidentellement éperdument amoureux de Daphne en plein milieu de ce bal.
PD : De quel bal s'agissait-il ?
RJP : Celui avec les perroquets. Te souviens-tu ce maudit perroquet ? Il ne voulait pas se taire de toute la journée.
PD : Non, c'était un autre. Il y a trop de bals ! Je pense que c'est celui où nous rigolons quand le Prince arrive et nous commençons à avoir...
RJP : Oui c'est celui dont je parle ! Nous sommes comme de vilains enfants à ce bal.
VV : Heureuse que nous ayons trouvé le bon bal. En parlante de défis, quelle a été la scène la plus difficile pour vous deux à film ensemble ?
(longue pause)
RJP : Phoebe rend la vie si facile de toutes les manières possibles.
PD : Ok, cela semblait un peu sarcastique, mais je vais l'accepter.
RJP : C'est vraiment difficile de répondre. Nous avons tous les deux rien dit parce que c'est difficile de penser à ce que serait la scène la plus difficile, car rien ne s'est nécessairement passé comme ça.
PD : Même les scènes d'intimité étaient en fait très faciles à tourner parce que nous savions exactement ce que nous faisions ; c'était comme faire une cascade. Mais je dirai qu'une scène de sexe me vient à l'esprit dans l'épisode six, quand nous le faisons dehors et qu'il peut et qu'il faisait froid et je me sentais très misérable.
RJP : En toute honnêteté, il n'était pas censé pleuvoir.
PD : Nous avions une machine à pluie ! Tu ne te souviens pas des deux machines à pluie ?
RJP : Où tu as une dépression en dehors du château ? Juste avant de courir dans les jardins ?
PD : Non, non. Je parle de sexe du jardin. Avec les cheveux mouillés...le sexe du jardin !
RJP : Oh ! Sexe de pagode !
PD : Oui, celui-là. J'étais misérable. Je me suis dit : "Allez, tournons ça pour que je puisse mettre un pyjama et prendre un chocolat chaud."
VV : Si vous deviez vous interviewer chacun à propos de vos personnages, que voudriez-vous demander ?
RJP : J'ai l'impression que nous avons passé tellement de temps ensemble sur ça, que nous connaissons assez bien le parcours de l'autre personne. Phoebe a parlé de Simon à plusieurs reprise, même dans cette interview, et je pense avoir marché les orteils de Daphne à plusieurs reprise. Ce voyage est engrené.
PD : Je me souviens très clairement avoir eu une dispute sur les personnages. T'en souviens-tu ?
RJP : Je ne vais même pas concéder une dispute à ça : nous avons eu un léger désaccord...dans lequel j'avais raison.
PD : Nous avons eu une dispute pour nos personnages sur qui avait raison et qui avait tort.
RJP : cela s'est en quelque sorte transformé en Ross et Rachel : "nous avions rompu !".
VV : Attendez, sur quoi portait la dispute-slash-léger désaccord ?
RJP : Dès le début, il dit : "Je ne veux pas d'enfant" et si vous avait mal compris cela, c'est votre faute.
PD : Et je dirai que non parce qu'il y a une grande différence entre vouloir et pouvoir avoir des enfants.
VV : C'est hilarant. Vous vous disputez tous les deux exactement pour la même chose que vos personnages dans la série ?
PD : Et ce n'est pas même une méthode [d'acteur]. Nous avions vraiment eu une dispute.
RJP : Je veux dire que je t'ai peut-être un peu embrouillé avec ça.
VV : Une dernière chose, les fans de La Chronique des Bridgerton sont vastes et nombreux. Qu'est-ce que ça fait de faire parti d'une série où cela est déjà intégré ?
RJP : C'est super cool. C'est comme d'être le membre d'une équipe de football et que vous avez un stade plein de fans qui vous encourageront et vous pourrez faire ce qu'ils attendent et aiment. Et puis vous les surprenez avec de nouvelles choses. C'est formidable d'avoir des gens qui vous soutiennent et se sentent déjà passionnés. Cela ne fait que vous stimulez.
PD : C'est vrai. je dirais qu'il y a un peu de pression supplémentaire parce que vous voulez vraiment qu'ils aiment le personnage à qui vous avez donné la vie. Vous espérez juste qu'ils aiment ce que vous avez fait avec "leurs" personnages parce que j'ai déjà lus des romans dont j'ai vu l'adaptation et je me suis dit "Oh ce n'est pas ce à quoi je m'attendais.". Je suis passé par là, donc oui, j'espère juste que 'ai fait ce que l'on attendait de moi.
- ↑ Le cinquième amendement de la Constitution américaine donne le droit de refuser de témoigner pour ne pas risquer de s'auto-incriminer.